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  • Photo du rédacteurCorinne Toussaint

Les Thérapeutes d'Alexandrie


(résumé d'un extrait du livre de Jean-Yves Leloup, Cheminer" )

Qui sont-ils ?

Ce sont des hommes et femmes du premier siècle de notre ère. S'intéresser à eux nous permet de clarifier ce qu'on entend par le mot « Thérapeute ».

Le mot thérapeute signifie d'abord soigner, rendre soin.Le thérapeute ne guérit pas, il soigne. C'est la nature qui guérit.

Le rôle du thérapeute est de créer ou permettre les meilleures conditions pour que la guérison puisse advenir.

Le thérapeute ne guérit pas mais il crée le lieu, le milieu, l'atmosphère, les conditions favorables pour que la guérison ait lieu.

Le Thérapeute est un cuisinier

Chez les Thérapeutes, le premier soin du corps était de « soigner sa nourriture ». La Thérapie ce n'est pas tant la nourriture que l'on mange que la façon dont on la mange, ainsi que la façon dont on la prépare. Quand les aliments sont préparés avec amour, ils ont des effets positifs sur nous alors que dans le cas contraire ils peuvent nous rendre malades. La façon de les recevoir est également importante.

La question pour les thérapeutes peut se résumer ainsi : consommer ou communier ?

Le Thérapeute est un tisserand

Chez les Thérapeutes, on change de vêtements, ce qui permet de changer l'atmosphère, de climat : cela modifie notre esprit, notre état de conscience.

Les Thérapeutes mentionnent les matières naturelles et l'ampleur de la coupe.

Le Thérapeute prend soin des dieux.

Prendre soin des dieux, c'est prendre soin des grandes images qui nous habitent, prendre soin des archétypes.

Quelle est notre image de la femme ? Notre image de la santé ? De la sainteté ?

Les dieux sont des valeurs qui vont orienter notre désir. La maladie pour les Thérapeutes vient de ce que l'homme a perdu l'orientation juste de son désir. Etre malade, c'est être à côté de son vrai désir. Ce n'est pas évident de découvrir notre véritable désir, de le désidentifier de notre environnement, de nos parents et de tous ceux qui ont marqué ou marquent encore notre existence.

Chez les thérapeutes, il nous est offert un lieu, un espace o on peut se poser la question : « Qu'est-ce que je désire vraiment ? Quelles sont les valeurs qui orientent ma vie ? »

Le Thérapeute veille sur ses émotions.

Il s'agit d'observer nos émotions, passions, impulsions qui peuvent venir du passé et se projettent sur le présent, pour pouvoir s'en libérer.

Les Thérapeutes appellent cela le « soin éthique ». Prendre soin de son éthique, c'est prendre soin de sa liberté, être libre, prendre soin de son Etre. C'est à partir de là que la guérison va pouvoir opérer.

Donc, le Thérapeute prend soin du désir, des valeurs qui orientent le désir, sachant que le malaise, la souffrance viennent de ce qu'on est coupé de son désir, de son être essentiel.

Guérir un corps, c'est bien, mais c'est guérir un corps mortel et la mort aura son dernier mot.

Guérir un psychisme, remettre de l'ordre dans ses désirs, idées, émotions, c'est bien, mais l'esprit subsiste dans le monde du temps, pas encore dans le monde de l'éternité.

Il y a aussi en nous un Etre qui est non-temps, non-espace, l'Incréé. C'est là qu'il faut chercher la véritable identité de l'être humain.

Le Thérapeute sait prier

Prier c'est trouver la posture, l'attitude par laquelle on est relié à la source même de notre être. ( religare = être relié)

Etre relié à la Source, au principe même de notre Etre.

Le Thérapeute va être attentif au souffle qui anime ce corps et à la source même du souffle.

Relié à cette source de vie, en résonance avec le principe de son être, il va pouvoir appeler l'énergie même du vivant sur la personne qu'il accompagne.

Le Thérapeute n'est pas neutre, il a aussi un inconscient. Par la prière, il va faire appel à quelque chose de plus profond s'il est centré dans le Soi.

C'est un art qui fait partie de l'art du Thérapeute. L'important est non seulement sa façon d'écouter, d'interpréter les symptômes, c'est sa qualité d'être. La guérison se fait de coeur à coeur.

Une approche par le concret

Nous sommes dans une vision globale de l'être humain.

La façon de manger, de s'habiller, les grands archétypes, les moments de prière, c'est du concret.

Les Thérapeutes sont des philosophes. Etre philosophe , c'est réduire l'écart entre la pensée, la parole, la vie, l'être et l'agir.

Le philosophe est en chemin vers la sagesse, vers son entièreté, vers l'intégration de toutes ses composantes.

Ce mot nous indique aussi que la thérapie est une voie de connaissance

Le Thérapeute a pour fonction d'aider la personne souffrante à retrouver la vision juste des choses.

Quelle formation recevaient les Thérapeutes ?

Avant tout une formation à l'écoute. Apprendre à écouter la nature en passant beaucoup de temps seul avec elle avant d'écouter la personne qui vient le voir.

Pour pouvoir entrer en relation avec l'autre, il faut être soi-même et ne pas imposer son savoir, ses croyances.

Le Thérapeute est aussi à l'écoute des Ecritures, des sages et des prophètes pour se rapprocher de son inconscient.

Pour connaître l'inconscient d'une personne, il faudrait aussi connaître tous les grands archétypes qui ont structuré notre inconscient en Occident.

L'étude des Ecritures nous fait entrer en résonance avec les grandes images qui ont structuré notre passé, qui sont en nous, dans notre corps et dans nos cellules.

Le Thérapeute écoute les rêves (résidus de ce qu'on a vécu) et les songes (enseignement).

Le Thérapeute prend soin de l'Etre.

C'est-à-dire ce qui en nous n'est pas malade.

Soigner quelqu'un , c'est aussi prendre soin de sa santé. S'appuyer sur ce qui va bien pour pouvoir guérir. Prendre soin du Divin en nous va peut-être rétablir l'équilibre dans un corps qui a perdu son axe et son enracinement profond.

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