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  • Photo du rédacteurCorinne Toussaint

Secrets de famille


La plupart des arbres généalogiques comportent des secrets qui scindent la cellule-familiales en deux entités distinctes : d'un côté celles et ceux qui connaissent un secret majeur, voire plusieurs secrets concernant les liens du sang par exemple) et de l'autre, celles et ceux qui en ignorent tout.

Etre à l'origine d'un secret ou en être le dépositaire revient à détenir un pouvoir sur les autres membres de la lignée.

Devoir garder un secret impose tant de précautions et de vigilance que toute spontanéité s'en trouve sacrifiée. Le secret conduit à éviter soigneusement les sujets ayant le moindre rapport avec son contenu. Il finit par obliger à mentir longtemps aux gens que l'on aime et en priorité aux enfants qui ont pourtant le droit de savoir ce qui les concerne : leur place dans la filiation, leur éventuelle adoption, les décès survenus dans la famille, les enfants issus de premiers mariages, les modifications familiales en cours, les projets de déménagement, leurs maladies ou celles de leurs parents : en résumé, toutes les informations qui touchent à leur origine et à leur devenir. On n'a pas le droit de leur cacher car elles leur appartiennent.

Il n'existe pas de moment idéal pour révéler un secret, tout est affaire de jugement personnel et surtout d'intuition. D'une manière générale, on ne doit jamais révéler un secret sans s' être préparé plusieurs semaines à l'avance. Pour quelles raisons ? Pendant cette période d'observation, la décision de révéler ce que l'on sait va mûrir intérieurement, et permettre de se préparer progressivement. Grâce à ce temps de réflexion, on va pouvoir envisager les réactions possibles de celles et ceux avec qui le secret va être partagé

Pour confier un secret, mieux vaut donc choisir un moment aussi anodin que possible, c'est-à-dire qui ne coïncide avec aucune grande réunion familiale Noël par exemple). Il faut pouvoir procéder dans le calme, quand les personnes sont disponibles. On citera deux exceptions à cette règle de prudence : la personne va se marier prochainement et/ou elle vient de concevoir un enfant, et il devient fondamental de lui avouer le secret avant qu'il ne concerne aussi le conjoint et/ou la descendance, créant davantage de confusion et de non-dits.

Le Courrier-thérapie, Elisabeth Horowitz

PS. On ne peut révéler un secret par lettre, celle-ci est simplement utile pour inviter la personne concernée à un rendez-vous personnel au cours duquel on pourra éventuellement lui révéler ce que l'on sait.

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